
– par le peintre Theofilos de Lesvos
Adamantios Korais, éminent philologue, écrivain et lexicographe grec, originaire de l’ile de Chios, est né en 1748 à Smyrne (Asie Mineure, Turquie actuelle) et décédé en 1833 à Paris.
Il a étudié la médecine à l’Université de Montpellier près de grands savants français comme Pierre-Marie Auguste Broussonet, Jean-Antoine Chaptal et Grimaud.
Toutefois, il a décidé de ne pas exercer cette discipline et rester en France.
Il a vécu la Révolution Française à Paris. Inspiré par les grandes figures du Siècle des Lumières comme Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Montesquieu et Diderot, Korais s’applique à éveiller la conscience nationale du peuple grec qui se trouvait encore sous le joug de l’Empire Ottoman. Korais était donc parmi les principaux acteurs du mouvement de « l’Illumination Grecque ».
Cependant, certaines Grandes Puissances de l’Europe étaient convaincues que les Grecs ne méritaient pas travailler pour leur indépendance, pas seulement pour des raisons politiques, mais aussi parce qu’en visitant le territoire hellénique, ont constaté que le peuple se trouvait dans une grande obscurité d’esprit et qu’il ne semblait pas être digne descendant de Platon et d’Aristote. Korais, dans ses mémoires, en 1803, en s’adressant à la Société des Observations de l’Homme a protesté en déclarant qu’il ne faut pas condamner les Grecs à une décadence perpétuelle.
Pourtant, il a exhorté le peuple à suivre le chemin illuminé de ses ancêtres et arriver à leur niveau spirituel.
Convaincu que l’éducation libèrerait les Hellènes, Korais a aidé les jeunes de l’ile de Chios, en organisant leurs écoles afin d’atteindre les standards européens.
Adamantios Korais a écrit 16 volumes monumentaux qui font partie de la “Bibliothèque grecque” et il a envoyé plusieurs éditions à tous les coins de l’hellénisme qui était sous l’esclavage ottoman.
Jusqu’à 1821, il a publié des livres sur Claudius, Marcus Aurelius, Plutarch, Aristote, Stravon, Esope et Polyen. Il a fait des éditions spéciales pour les textes du grand médecin de l’antiquité, Hippocrate, l’Iliade d’Homère et aussi pour le philosophe Théophraste, Hiéroclès et Héliodore. A l’introduction de ces livres, il développait des sujets politiques dans une dimension philosophique en donnant des réponses pratiques aux besoins de l’hellénisme.
Pour le grand écrivain « sans l’application de la philosophie, aucune chose qui est fait par l’être humain peut avoir un bon résultat ». Le peuple avait besoin de se révolter, en premier lieu, mentalement afin de conquérir sa vraie liberté et de ne pas finir par devenir le dynaste de lui-même.
La liberté, selon Korais, il faut l’utiliser d’une telle façon que l’on n’empêche pas les droits de l’autrui. Il affirmait avec véhémence qu’il adore la liberté mais qu’il voulait la placer d’abord entre la justice et l’humanisme.

« …une terre étrangère me couvre mais cette terre de Paris je la chérissais à l’égal de mon pays natal, la Grèce »,
Quand la Révolution grecque a commencé, en 1821, il a été profondément ému et réfléchissait sur le type de gouvernement qui correspondrait au nouvel Etat grec.
Pour lui, un pays démocratique devrait être présidé par une relation étroite entre la politique et la moralité.
Il est décédé en 1833, à l’âge de 84 ans et sa tombe se trouve au cimetière de Montparnasse alors que ses cendres se reposent à Athènes.
Dans toute sa vie, il se battait pour la construction d’une nation grecque contemporaine qui ne serait plus perdue dans son passé glorieux, en ayant la civilisation antique comme une boussole d’orientation au progrès et aux sciences. La question qui se pose 200 ans après est si aujourd’hui ce souhait est accompli ou les Grecs contemporains ont besoin de faire preuve d’une plus grande volonté à réussir de construire un héritage mondial équivalent à celui qui a été donné à eux dans le passé.
