Tout commence au début du XIXème siècle en Asie Mineure, à l’époque où s’éveillait la révolution grecque. Les Phanariotes, intégrés aux plus hauts postes de l’administration ottomane, jouent un rôle essentiel pour la libération de la Grèce occupée depuis 4 siècles. En ce temps-là, la Vénus était devenue la pomme de discorde. Le 5 Décembre prochain à 15 :00, Constantin MOUROUSY nous accompagnera pour un voyage historique autour d’une double thématique: celle de la révolution grecque et de la contribution des Phanariotes à cet éveil national.
Vue du Phanar vers 1940
Les Phanariotes, orthodoxes d’origine greco-byzantine, étaient implantés au Phanar, un vieux quartier de Constantinople. Hommes aisés et érudits, ils se concentraient aux enseignements des lettres, des sciences et des langues étrangères. Grâce à leur formation et à leur entregent, ils ont atteint les plus hauts postes, à savoir grands drogmans de la Sublime Porte et de l’Amirauté et princes régnants de Moldavie et de Valachie, comblant ainsi les lacunes ottomanes. Grands négociants, mécènes et protecteurs de l’église et du peuple, ils utilisaient leur fortune en soutenant écoles, hôpitaux, églises et monastères.
Selon Constantin Mourousy «Les Phanariotes multiplieront les interventions auprès de la Sainte-Alliance pour dénoncer les persécutions et présenter l’insurrection grecque comme une lutte libératrice plutôt que comme un incendie révolutionnaire». Évidemment, après le début de la révolution grecque en 1821, beaucoup de Phanariotes ont abandonné leurs postes pour l’exil et échapper aux tortures, car en étant dans l’administration ottomane et en connaissant les rouages de la société, ils étaient ciblés par les persécutions ottomanes. Les plus grandes familles du Phanar étaient les Cantacuzène, les Mavrocordato, les Ypsilanti, les Ghika, les Callimachi, les Caradja et les Mourouzi.
Né en 1789, le prince Nicolas Mourouzi, grand drogman de l’Arsenal, un des protagonistes lors du conflit concernant la revendication de la Vénus de Milo, constitue une des figures les plus influentes de la sphère greco-orthodoxe de l’époque. En 1819, dernier homme d’origine grecque devenu grand drogman de la Flotte, polyglotte il était « Participant aux grands évènements de l’époque, contraint d’être au service des Turcs d’un côté, mais d’aider, d’un autre côté, les débuts de la Révolution, Nicolas se soucia de l’intérêt commun en vue d’empêcher des abus à la charge des insulaires… il s’exprimait avec sympathie envers les pauvres rayas, rappelant la nécessite de conserver les anciennes coutumes locales».
De son côté, Vénus de Milo avec «Sa beauté n’a d’égale que son mystère. La Vénus de Milo est, avec la Joconde, une des œuvres majeures du musée du Louvre. Elle fut sculptée dans le marbre par une main inconnue à l’apogée de la période hellénistique (IIe siècle avant J-C) et aurait été privée de ses bras lors d’un combat naval digne des meilleurs récits d’aventures.
Ce livre raconte une épopée. Une traversée des mers qui conduisit le chef-d’œuvre de l’île de Milo jusqu’à la France, au moment où la nation grecque allait s’arracher au joug ottoman, en 1820.
Bouleversant, le destin de ceux qui ont assisté à sa découverte, la Vénus en fera passer certains à la postérité, tandis que d’autres périront en martyrs. Autour d’elle, ils sont une dizaine à croiser le fer: un pâtre grec, le vice-consul de France à Milo, un élève officier de marine, le célèbre enseigne de vaisseau Dumont d’Urville, l’ambassadeur de France à Constantinople et le grand drogman de l’Arsenal, ancêtre de l’auteur»
Fondateur et président de l’Association européenne de saint Vladimir, le prince Constantin Mourousy est l’héritier de la famille grecque des Mourousy, descendant d’une lignée de hauts dignitaires sous les trois empires byzantin, ottoman et russe.
Par son livre «L’énigme de la Vénus de Milo», à l’occasion de la découverte de Vénus de Milo, Constantin MOUROUSY nous rappelant quelques moments de la Révolution grecque liée aux Phanariotes, nous enseigne sur une des faces cachées de notre Histoire.
Aikaterini Toskou